Un siècle après les lois relatives à l’hygiène industrielle et à la réparation des accidents du travail et des maladies professionnelles, la persistance d’un taux élevé d’accidentalité et de morbidité suggère que les sociétés européennes s’accommodent du risque professionnel alors que face aux autres risques s’impose le principe de précaution pour tendre vers le risque zéro.Le risque professionnel serait-il acceptable? L’analyse des processus d’identification du risque professionnel,de sa reconnaissance et de la mise en pratique des règles laisse voir que la permanence du risque au travail résulte davantage du jeu très inégal entre les acteurs,des contraintes organisationnelles,du poids des cultures professionnelles et des stéréotypes sociaux... que du consentement des salariés (par nécessité économique ou/et par estime de soi).Il faut attendre les années 1970 pour que des mouvements sociaux de types nouveaux puis la pression de l’Europe ébranlent le compromis social antérieur et imposent une obligation de résultat en matière de prévention.